CET ETE

Un été en presqu’île guérandaise

Me permettez-vous de vous raconter mes vacances ? Ne vous inquiétez pas : vous échappez à la soirée diapo… nous ne sommes pas encore assez intimes et en plus, je suis piètre cuisinière !

Alors, pendant mes vacances, j’ai écumé quelques hauts lieux de la culture bretonne en Loire-Atlantique. Professionnelle, je me suis concentrée sur un petit périmètre : la presqu’île guérandaise dans un triangle Guérande-Pornichet-Batz-sur-mer. J’ai oublié de vous dire : je me déplace à bicyclette et je n’ai rien d’une Janie Longo ce qui explique le pourquoi d’un territoire si peu vaste. L’expérience a été riche et intéressante : de Pornichet et son avant guardisme fest nozeur (Kendirvi) à La Baule avec un traditionalisme ancestral ou devrais-je dire d’ancêtres ? (Les frères Morvan qui jamais ne s’étaient déplacés aussi loin)

Chronologiquement ça donne :

Fest ar Pornizhan

Au fest noz, deux accordéonistes émérites, Ronan Robert et Yannick Nogeret, alternaient avec Kendirvi … Kendirvi… Le groupe de l’été ? (Ce groupe de la région rennaise a fait d’autres dates dans le coin). En tous les cas, le groupe à la mode. C’est un ensemble virevoltant sur scène : bombarde, trompette (!!), percu, accordéon, basse, contrebasse, violon et j’en oublie… Les mélodies de Bretagne sont mêlées aux accents tziganes ou autres argentins. Pour preuve un pilé menu-tango. Jamais la musique vannetaise ne s’était montrée aussi sensuelle !!!

 

Les nuits salines à Batz-sur-Mer

L’organisation des nuits salines est joviale et sympathique. Batz-sur-Mer s’est surtout tourné vers l’irlandais cette saison avec des concerts et des ceilí. Les Nuits Salines ont présenté un programme varié. Le fest-noz avec Loar Gann était très dynamique. Les danseurs du cercle des Paludiers de Batz-sur-Mer étaient les premiers à mettre le feu laissant pâle de jalousie le festival pyrotechnique donné sur les ruines de la chapelle.

Fête bretonne ‘Ar Poulligwen’

Qui a réussi à voir le jour français au Pouliguen ce week end là ? Trois jours où le Pouliguen vivait à l’heure bretonne. Au coin de toutes les petites rues sans discontinuer, on entendait biniou, bombarde ou autre guitare folk martelant une gavotte pourlet. Le défilé était de toute beauté à tel point que le soleil était présent rendant soudainement inutile les pépins. La procession a joué de la même chance. Le curé et sa traîne ont rendu un hommage sincère à Ste Anne et à la mer. Je ne puis m’empêcher de citer la patronne d’un haut lieu festif de la plage pouliguanaise (le Be-Beach qui vaut assurément le détour) : « Merci et bravo, Messieurs Dames de perpétuer ainsi la tradition. »

Les Celtiques de Guérande

Dans la désordre parce que ce fut un week end de folie :

Sacré groupe

Concert de Martin Hamon Quintet. Le concert s’est ouvert sur Mathieu Hamon entonnant seul, face à un public nombreux et dos à la collégiale un chant contant le destin malheureux d’un ivrogne. Mystique, l’ambiance l’était quelque peu et surtout romantique avec ce chanteur, cet accordéoniste qui interprétaient une mélodie mélancolique avec comme arrière fonds la pierre, non pas des ruines mais le granit des gargouilles. Une vraie gravure ! Le répertoire de ce quintet est varié bien que essentiellement issu du terroir de Redon. Le public est entré dans le jeu du chant à répons, s’étonnant de participer soudainement au spectacle.

Sacré groupe !

Sacré cercle

Une vitalité incroyable caractérise ce cercle répertorié par Kendalc’h en première catégorie et il le mérite bien ! Une jeunesse qui a le désir d’enlever ses carcans à la tradition en l’empreignant d’une grâce et d’un brin d’humour. Des responsables, à l’esprit ouvert qui incite à une diffusion de la culture régionale avec beaucoup de pertinence et d’intelligence.

http://www.bro-gwenrann.org/ (Vous pourrez y trouver nombres d’infos pratiques et surtout beaucoup de photos qui rendent bien compte de la diversité de ce festival voué à s’agrandir encore dans les années à venir…)

Sacré cercle !

 

Sacré conteur

Oui, sacré même si ses histoires sont teintées de paganisme et de grivoiseries. Mr Guillou nous entraîne dans un sacré voyage par ses mots et son amour du chant. Il conte le gwen ha du. Le gwen guérandais et le du briérois, tout ça dans l’auto dérision et la poésie… Si vous passez par là, allez le voir parce que si ça trouve, s’il n’est pas mort, il vit encore … comme les personnages de ses histoires…

Sacré conteur !

Sacrée programmation

La place me manque pour vous en dire plus de ce week end guérandais. Reste à signaler l’heureuse initiative de donner la part belle aux jeunes qui animeront les festoú noz des années à venir. Le défilé des différents groupes ou cercles est aussi un moment très fort dans cette cité médiévale où même les vieilles pierres s’extasient devant tant de beauté…

Sacrée programmation !

Journées culturelles bretonnes à La Baule

Mais voici la fin de l’été qui s’annonce et ce mois d’août qui n’en finit pas d’être maussade. Mea Culpa : j’ai été peu assidue au festival de La Baule. En plus et là je suis impardonnable je n’ai assisté à aucune des festivités au parc des Dryades qui est d’une incommensurable beauté selon ce qu’on m’a dit. Tout de même je n’ai pas raté, malgré la pluie annoncée, la prestation des frères Morvan saluée par tous les présents, danseurs ou pas. Ces deux chanteurs sont vrais et authentiques et par leurs voix chevrotantes mais claires se transmet notre culture si vivante. Ils sont aussi vivifiants que l’air iodé de cette magnifique presqu’île…

Ah l’air iodé et salin de la presqu’île guérandaise… voici que me gagne la nostalgie au moment de conclure cet article. Il ne me reste qu’un seul mot à adresser à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à rendre cet été si inoubliable : MERCI et surtout Continuez !

Alors,… à l’année prochaine !